• Des origines à la Révolution française

    Certains documents révèlent qu'en 1422 des discussions ont lieu avec Bodart Cachet, fondeur de cloches.

    Le 19 décembre 1569 le Chapitre des Chanoines de la Collégiale de Soignies achète une corde de 11 livres un quart pour la cloche « Benoîte ».

    Le 16 janvier 1602, le magistrat de Soignies conclut un contrat avec Thomas Tordeur de Nivelles pour la fonte de plusieurs cloches. Par conventions des 18 novembre 1626 et 17 mars 1627 avec Jean Tordeur, fils de Thomas, il est décidé de la refonte de trois cloches (les 2, 4 et 6e tons du carillon, le 2e étant trop amassée de matière pour servir de ré) et de leur mise en accord avec la cloche « Vinchienne ». Le procès-verbal de la réunion de la Saint-Patrick 1627 précise que lorsque « Benoîte » fut brisée, le fondeur constatant n'y avoit tant destoffes que l'on avoit cuydetn demanda à être déchargé de son engagement. Mais le magistrat donna la cloche de la maladrerie, qui était brisée, afin de lui permettre de terminer le travail.

     

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    Un carillon existait vraisemblablement déjà en 1659, dès lors que le Chapitre des Chanoines, seigneur du lieu, décide de renforcer la charpente de la flèche du clocher et d'installer des abat-sons dans la toiture, dans le but d'y transférer les cloches et d'installer un carillon dans la chambre des cloches. Cette vaste salle d'environ 800 m3 contient depuis lors le carillon et l'horloge munie de son tambour. De nombreuses notes de la massarderie (perception des impôts) et de la maltôte donnent des indications à propos du carillon, de l'horloge, du tambour et des carillonneurs.

     

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    En 1686, Regnier Vandersteen restaure l'horloge, fournit un tambour neuf et un nouveau clavier de carillon. Il remplace également les marteaux-tinteurs. Le cahier des charges était précis :

    1  premierement convien de faire aller le dit horloge su un ou avec un bilongoir afin qu'il ne se retarde jamais,
    2  L'ouvraige de l'heure et demy heure doibt être enthierement racomodé
    3  convient de faire toutes nouvelles lanternes et un nouveau tambour quy debvera avoir soixante trois pour mettre les nottes dans chacq barre ou mesure.
    4  convient aussy faire un nouveau clavier armé d'acy (acier) au bout.
    5  Les marteaux doibvent être renouvellés et plus grandes que les vieux et chacq cloche en debvra avoir trois.
    6  convient encore faire une seconde roue pour lever le poids du tambour affin qu'on le puisse lever facilement et avec une main
    7  Les notes doibvent être aussy renouvellées et bien trempées en nombre de mil et qu'elles seront compossées en 8
    8  finalement convient d'agrandir la casse ou cassy de l'horloge et bourdon....

    (Notariat Paul Soil Soignies 1677-1720)

    Des origines à la Révolution françaiseEn 1721-1722, les procès-verbaux des réunions du magistrat et du conseil de ville de Soignies font état de l'achat d'une pierre de trois pieds d'hauteur et de deux pieds carré pour le poids du carillon.

    En 1722, avoir payé la somme de 28 sols pour avoir démonté et remonté le tambour de la ville et y mettre un nouveau cercle.

    En 1730-1731, six petites cloches du carillon sont transportées à Grammont, sans doute pour une réparation. Jacques Cuvelier et le carillonneur Pierre-Joseph Leblan ont fourni 352 notes pour les placer au tambour. La même année, la ville fait acheter à Bruxelles « du métal » pour fondre trois cloches pour le carillon.

    En 1733, les cloches étaient munies d'un ressort qui devait être attaché au marteau afin que celui-ci se détache de la cloche après l'avoir frappée.

    En 1755 « au sieur Louis Leblan, le frère de Pierre, carillonneur de la ville de Soignies fut payée la somme de trois cent livres pour premier payement des ouvrages à faire au carillon suivant la convention... A Louis Leblan, carillonneur de la dite ville pour.... gage d'avoir carillonne tous les mardy de l'année à onze heures et demy... »

    En 1784, par résolution municipale, « fut conclu d'accepter le dit Charles François Binon pour carillonneur de cette ville au gage annuel de cent livres conformément au règlement donné par sa Majesté du 12 janvier 1769 à charge qu'il devra carillonner les mardy de chaque semaine depuis onze heures et demie jusqu'à douze heures et qu'il devra carillonner gratise tout et quant fois il sera requis de la ville.

    Le 21 février 1785, le sieur Charles François Binon, carillonneur gagé par messieurs du chapitre de ce lieu pour ce qui concerne ces messieurs s'adresse au magistrat pour être nommé carillonneur de la ville et en obtenir le traitement. »

    Il fait observer que le carillon appartient à la ville...

    Lors de la Révolution française toutes les cloches sont confisquées sauf, selon certains écrits, la « Vinchienne » (bourdon).

    Cet ensemble d'archives permet d'établir une liste de carillonneurs, tout au moins pour le XVIIIe siècle :

    • Les Nève, (1700) père et fils que nous retrouvons aussi dans l'histoire du carillon de Ath, Masille et Delettre en 1718
    • Louis Leblan en 1728
    • Pierre-Joseph Leblan de 1732 à 1733 (carillonneur, claveciniste, fondeur de cloches et compositeur).
    • Jean Joseph Aurion que nous trouvons également à Hasselt
    • Charles François Binon en 1785, qui fut le dernier carillonneur de l'ancien régime et donc de l'ancien carillon. Le carillonneur était avec l'organiste et le serpentiste, l'un des trois musiciens attitrés du chapitre.
     

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    Le tambour qui nous reste de l'ancien régime est probablement celui dont il est question ci-dessus. Son diamètre est de 98 cm et sa longueur est de 97 cm. Il possède 79 mesures, et non 125 comme indiqué dans les documents du Cercle archéologique (125 = 1000/8), et 60 pistes ont été relevées. L'on peut dès lors supposer que le carillon automatique de l'ancienne horloge comportait 20 cloches.