• La « Cloche du Souvenir »

     La « Cloche du Souvenir »

     

    LA CLOCHE

    L’Eglise aime à répandre ses bénédictions sur tous les objets destinés à nos usages. Mais elle bénit, avec une particulière sollicitude, les choses dont elle se sert pour le Culte de Dieu.

    Ainsi en est-il pour la Cloche.

    La Cloche c’est une voix : la voix de Dieu.

    Quand elle retentit au matin de nos journées elle nous avertit que l’œil du Seigneur est ouvert sur notre vie et que, pour lui plaire, il faut en sanctifier les actions.

    Au milieu du jour, elle nous rappelle que la prière et le travail sont les deux grandes forces de la vie.

    Et le soir, elle nous dit qu’il faut remercier Dieu pour le temps qu’il nous a accordé et qu’il faut, avant le sommeil, nous jeter dans les bras de Dieu avec une conscience pure et un cœur confiant.

    Le dimanche elle nous invite au repos ; elle nous demande de quitter la maison pour aller à l’Eglise où nous attend celui qui a pour nous tous les pardons et toutes les grâces.

    La Cloche, c’est la voix de Dieu nous rappelant les mystères de la vie chrétienne : le Baptême, la Sainte-Communion, le Mariage. C’est la voix de nos chers disparus réclamant une prière, un souvenir après la mort.

    *

    Vous comprenez alors, pourquoi on bénit la cloche.

    Suivez avec piété les cérémonies de cette bénédiction que nous résumons en quelques lignes.

    Après la récitation des psaumes l’Evêque bénit l’eau que l’on va répandre sur la cloche comme pour la purifier des souillures que le feu n’a pas pu lui enlever.

    On lave avec cette eau bénite, la cloche à l’extérieur et à l’intérieur, on y fait ensuite des onctions au dedans et au dehors avec l’huile des infirmes et le Saint-Chrême.

    On la noie dans des flots d’encens, comme pour lui commander de faire monter sa voix vers le ciel comme monte la fumée des parfums et enseigner aux fidèles que le mérite de leurs louanges est moins dans le bruit de leurs voix que dans la sainteté de leurs mœurs et la pureté de leur vie.

    L’Evêque fait sonner la cloche pour lui donner sa mission, au nom de Dieu qu’il représente.

    Le parrain et la marraine la font sonner aussi pour lui donner mission au nom du peuple qu’ils représentent.

    Au milieu de tout cela de magnifiques oraisons rappellent à la cloche son office, à Dieu ses promesses, aux hommes leurs devoirs.

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    Près de cette cloche maintenant sacrée on évoquera le souvenir des morts dont elle rappellera sans cesse la mémoire.

    Et les petits enfants viendront fleurir celle qui de ses larges envolées, rythmera les événements de leur existence.

    « O cloche, sonne, sonne pour redire à notre population sonégienne l’héroïsme de ses enfants !

    Sonne aussi pour redire à chacun qu’en tout temps, à toute heure depuis le lever du soleil jusqu’à son coucher, le nom du Seigneur est digne de louanges. »

    Ab ortu solis usque ad occasum, laudabile nomen Domini !

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